La première Miss France d’origine africaine fait l’objet d’une enquête concernant un appartement offert par le défunt président du Gabon.
L’actrice française d’origine rwandaise Sonia Rolland a été mise en examen en France à la suite de son inculpation dans le cadre d’une enquête sur l’immense fortune de feu le président gabonais Omar Bongo, qui, selon les procureurs, comprend des biens mal acquis.
Sonia Rolland a été la première lauréate d’origine africaine du concours Miss France en 2000, à l’âge de 22 ans. En 2003, la reine de beauté a reçu un appartement à Paris en cadeau de M. Bongo, le bien immobilier étant évalué à environ 800 000 euros (plus de 850 000 dollars), selon le journal français Le Parisien.
Le Procureur national français pour les crimes financiers (PNF) a confirmé que Sonia Rolland a été mis en examen pour “recel et détournement de fonds publics”. Aucun mandat d’arrêt n’a été émis contre Rolland, a précisé le bureau du procureur.
Sonia Rolland : une ancienne Miss France inculpée pour un cadeau offert par l'ancien dirigeant du Gabon – BBC News Afrique https://t.co/7WWazN2xbP
— Mutombo Laurent (@Mutombolaurent) June 2, 2022
Dans une déclaration , son avocat Charles Morel a déclaré que l’immobilier de luxe que Mme Rolland a acquis auprès de la famille Bongo n’avait pas été sollicité et qu’on n’a découvert qu’il était douteux qu’après de nombreuses années.
“Elle reconnaît évidemment avoir été naïve mais conteste toute offense”, a déclaré Maitre Morel, ajoutant : “A aucun moment elle n’a eu connaissance de l’origine des fonds ou du montage financier”. Maitre Morel a également déclaré que Mme Rolland n’avait “aucun doute sur le fait qu’elle sera blanchie à l’issue de l’enquête.”
La famille Bongo dirige le Gabon depuis plus de cinq décennies. Omar Bongo est mort d’un arrêt cardiaque alors qu’il était traité pour un cancer de l’intestin en 2009. Il a dirigé ce pays d’Afrique centrale pendant 42 ans, après être devenu président en 1967, sept ans après l’indépendance du Gabon vis-à-vis de la France. Son fils Ali Bongo lui a rapidement succédé.
Omar Bongo a dirigé le Gabon d’une main de fer et ses décennies au pouvoir ont été entachées par de nombreuses allégations de corruption. Les acquisitions du défunt président en France ont fait l’objet d’une enquête criminelle de longue haleine par les autorités françaises, avec certains de ses comptes gelés et des propriétés saisies.
En 2016, deux maisons appartenant à Ali, le fils de Bongo, ont été saisies, l’une à Nice et l’autre dans la capitale, Paris, selon Le Parisien. Quatre des enfants d’Omar Bongo ont été mis en examen pour corruption par les procureurs français — une allégation qu’ils nient tous.
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